Les subjectivités lesbiennes dans le cinéma contemporain

Résumé

Cet article vise à analyser deux films centrés sur des histoires de femmes lesbiennes dans des contextes historiques, économiques et sociaux différents, à savoir Rafiki (2018) et The world to come (2020). Les films sont envisagés sous l'angle de la théorie du genre et s'appuient sur le documentaire The Other Side of Hollywood (1995), afin d'analyser les éventuels changements esthétiques et narratifs de la subjectivité des femmes dans le cinéma contemporain. Nous visons des réflexions basées sur les changements perçus dans le traitement de personnages historiquement conçus comme des pervers sexuels ou encadrés par des stéréotypes sexistes-patriarcaux. Nous cherchons à comprendre les différentes manières dont le protagonisme des femmes réalisatrices, productrices, écrivaines et spectatrices façonne de nouveaux scénarios de représentativité et de représentation, en vocalisant de nouvelles subjectivités dans l'audiovisuel contemporain. Il ne s'agit pas tant de rompre avec les idéaux centrés sur les imaginaires masculins que de s'efforcer de créer des récits capables de parler depuis et à travers les visions du monde les plus différentes, en créant les conditions d'une représentation d'autres sujets sociaux pour concrétiser les récits.