La Guinée-Bissau : une nation africaine forgée dans le cinéma ?
DOI :
https://doi.org/10.34640/universidademadeira2017cunhaMots-clés :
cinéma, révolution, Guinée-Bissau, troisième cinéma, décolonisationRésumé
Dans le cadre de la lutte pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, Amílcar Cabral et le PAIGC ont envoyé quatre jeunes Bissau-Guinéens à Cuba pour étudier le cinéma. Pour Cabral, les manifestations de résistance n'étaient pas seulement destinées à détruire quelque chose, mais aussi, simultanément, à construire quelque chose de nouveau et elles prenaient quatre formes complémentaires : politique, économique, culturelle et armée. Pour le leader du mouvement indépendantiste, le cinéma allait jouer un rôle important dans la résistance culturelle et dans la construction d'alternatives à la vision colonialiste portugaise. Le jeune Amílcar Cabral savait que les images "décolonisées" seraient importantes pour la mobilisation des Bissau-Guinéens dans la lutte pour l'indépendance, pour la diffusion internationale des revendications bissau-guinéennes et, finalement, pour mettre à la disposition du "peuple portugais" une autre version de l'histoire, différente de celle liée par l'appareil propagandiste du regard colonial. L'objectif de ce texte est de partir de la célèbre maxime de Cabral (" nation africaine forgée dans la lutte " ; Cabral, 1974) pour réfléchir sur le contexte de l'émancipation d'un regard cinématographique en Guinée-Bissau et sa contribution au processus de construction d'une supposée identité nationale à partir de ce dialogue [...].
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